Prises de parole

22 janvier 2025

Leïla Slimani à la Grande Librairie d’Augustin Trappenard :

« Pourquoi un régime cible-t-il un écrivain et en l’occurrence Boualem Sansal ?

Leila Slimani – Parce que Boualem Sansal est une voix libre, parce qu’il est une conscience, parce que depuis vingt ans, il essaye de tendre un miroir à un régime qui refuse de regarder son reflet. La réponse à votre question, elle est dans votre question, c’est-à-dire qu’il est en prison parce qu’il est un écrivain et pour ce type de régime, c’est insupportable d’entendre une voix libre s’exprimer et dire la vérité de cette société qui est toute entière en prison »

18 février 2025

Libérez Boualem Sansal. Les écrivains se mobilisent. Soirée en hommage à Boualem Sansal, Institut du monde arabe (Paris). Quelques extraits :

“Le courage de Boualem Sansal est d’avoir répondu à la nature de l’écrivain qui est de dire les choses, de les nommer. Boualem a désigné l’adversaire d’un mot. Il a osé le faire. Est-ce que nous, nous ne commettons pas le crime de ne pas avoir le courage de nommer les choses, pour des raisons de tripatouillage électoral, de conformisme politique, de calcul de scrutin, de conformisme médiatique ou de trouille sociale ? Boualem Sansal a nommé l’islamisme, l’Islam dévoyé, l’Islam politique.

Un régime politique qui s’en prend aux artistes dure moins longtemps que l’art. C’est le primat de l’esprit sur la force. De l’intelligence sur la brutalité. Donc on lit Boualem. On achète ses livres, on les cite, on les déclame”

Sylvain Tesson

“Si on m’autorise une parole amicale au président Tebboune, je lui dirais, pour l’amour de l’intelligence et de la douceur humaine, Monsieur le Président, rendez sa liberté à Boualem Sansal. Et, tant que vous y êtes, rendez-lui l’Algérie.”

Daniel Pennac

“Comment raconter les siens tout en racontant l’humanité ?

Comment être libre des siens pour honorer leur futur ?

Comment être soi, contre tous les autres, quand tous les autres ne sont plus eux-mêmes ?

Comment oser contredire une croyance sans être accusé de trahison ?”

Kamel Daoud

4 septembre 2025

Tribune de Jean-Marie Laclavetine, éditeur de Boualem Sansal aux Editions Gallimard depuis 1999, dans Libération

“J’ai appris à aimer cet homme, ce réfractaire doux, cet anar céleste dont l’intelligence crépite comme un feu. Rien ne peut justifier le silence imposé à un écrivain pour le seul motif de ses opinions.”

Jean-Marie Laclavetine

21 septembre 2025

Déclaration d’Antoine Gallimard au Livre sur la place (Nancy), lors de la soirée d’hommage à Boualem Sansal, lu par Karina Hocine.

“Les mots des écrivains valent pour ce qu’ils disent de l’authenticité humaine. C’est pour cela que la littérature est la voix des sans-voix, comme l’expliquait Albert Camus, l’autre enfant de Belcourt, dans son célèbre discours du Nobel. Elle est essentiellement libertaire et donc inaudible pour les pouvoirs autoritaires.”

Antoine Gallimard